L'élection de M. Obama est historique, dans un pays où les Noirs n'avaient de facto pas accès aux bureaux de vote il y a encore un demi-siècle. "Qui aurait cru qu'un Noir d'une quarantaine d'années, nommé Barack Obama, deviendrait un jour le candidat du parti démocrate?", avait-il lui-même souligné il y a quelques mois.
Sa victoire, très attendue dans de nombreux pays, survient après huit ans d'administration Bush, qui a aliéné l'opinion publique étrangère par une politique jugée souvent agressive et unilatérale.
M. Obama, qui entrera en fonction le 20 janvier, va hériter d'une situation économique extrêmement difficile. Les Etats-Unis, au bord de la récession, traversent leur plus grave crise financière depuis celle de 1929. Le pays est engagé dans deux guerres, en Irak et en Afghanistan.
Le prochain président qui a fait campagne sur le thème de "l'espoir" et du "changement" va avoir la lourde tâche de relancer l'économie du pays, gérer les guerres d'Irak et d'Afghanistan, composer avec un déficit public proche de 500 milliards de dollars et restaurer l'image ternie du pays à l'étranger.
M. Obama a promis de baisser les impôts pour 95% des salariés, d'engager une politique de grands travaux et de garantir une couverture santé pour tous.
Sur le plan international, il a promis de retirer les soldats américains d'Irak "de façon responsable" dans un délai de 16 mois et de concentrer les efforts à la lutte contre Al-Qaïda et les talibans. Il s'est engagé à fermer la prison de Guantanamo.
Agé de 47 ans, fils d'un homme noir du Kenya et d'une mère blanche du Kansas, M. Obama se veut l'incarnation du rêve du militant des droits civiques Martin Luther King et est souvent comparé à John Kennedy pour son charisme et l'espoir de changement qu'il a soulevé durant la campagne.
Il a mené sa campagne au nom de "l'unité" des Américains et pour restaurer "le rêve américain", brisé selon lui.